Le compromis de vente constitue une étape déterminante dans toute transaction immobilière. Ce document engage juridiquement l’acheteur et le vendeur bien avant la signature définitive chez le notaire. Comprendre ses mécanismes et ses implications permet d’aborder sereinement cette phase cruciale de votre projet immobilier.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un compromis de vente ?
Le compromis de vente, également appelé promesse synallagmatique de vente, est un avant-contrat par lequel le vendeur s’engage à vendre son bien et l’acheteur s’engage à l’acheter à un prix déterminé. Contrairement à la promesse unilatérale de vente qui n’engage que le vendeur, le compromis crée des obligations réciproques et immédiates pour les deux parties.
Une fois signé, le compromis a une valeur juridique contraignante. Les parties ne peuvent plus se rétracter librement, sauf dans les cas prévus par le contrat ou par la loi. Ce document marque donc un engagement ferme dans le processus d’acquisition, même si la vente ne sera définitivement conclue qu’à la signature de l’acte authentique chez le notaire.
Les éléments obligatoires du compromis

Un compromis de vente doit contenir plusieurs mentions obligatoires pour être valide. Il précise l’identité complète des parties (vendeur et acheteur), la description détaillée du bien avec sa superficie selon la loi Carrez pour les copropriétés, et le prix de vente exact incluant les modalités de paiement.
Le document doit également mentionner l’origine de propriété du bien, l’existence éventuelle de servitudes, d’hypothèques ou de privilèges, ainsi que la situation du bien au regard des règles d’urbanisme. Tous les diagnostics techniques obligatoires doivent être annexés : diagnostic de performance énergétique (DPE), amiante, plomb, termites, électricité, gaz, et état des risques naturels et technologiques. Découvrez tout ce qu’il faut savoir en suivant ce lien.
Les conditions suspensives protectrices
Les conditions suspensives sont des clauses essentielles qui permettent à l’acheteur de se désengager sans pénalité si certaines conditions ne sont pas remplies. La plus courante est la clause suspensive d’obtention de prêt, qui protège l’acheteur en cas de refus de financement par les établissements bancaires.
D’autres conditions peuvent être ajoutées selon les situations : vente préalable du bien actuel de l’acheteur, obtention d’un permis de construire pour un terrain, résultat satisfaisant d’une expertise technique complémentaire, ou accord de la copropriété pour des travaux envisagés. Ces conditions doivent être rédigées de manière précise, avec des délais clairement définis, généralement entre 30 et 90 jours.
Le délai de rétractation de l’acheteur
La loi accorde à l’acheteur un délai de rétractation de 10 jours à compter de la notification du compromis. Durant cette période, l’acquéreur peut se rétracter sans avoir à justifier sa décision et sans pénalité financière. Il suffit d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au vendeur ou au notaire pour exercer ce droit.
Ce délai de rétractation constitue une protection légale qui s’applique automatiquement, même si elle n’est pas mentionnée dans le compromis. En revanche, le vendeur ne bénéficie pas de ce droit de rétractation et reste engagé dès la signature. Passé ce délai de 10 jours, l’acheteur ne peut plus se rétracter librement et risque de perdre son dépôt de garantie.
Le versement du dépôt de garantie
Lors de la signature du compromis, l’acheteur verse généralement un dépôt de garantie ou séquestre, représentant entre 5% et 10% du prix de vente. Cette somme, consignée chez le notaire ou l’agent immobilier, garantit le sérieux de l’engagement et dédommage le vendeur en cas de défaillance injustifiée de l’acquéreur.
Si la vente aboutit, le dépôt de garantie est déduit du prix lors de la signature de l’acte définitif. Si l’acheteur se rétracte dans le délai légal de 10 jours ou si une condition suspensive ne se réalise pas, le dépôt lui est intégralement restitué. En revanche, si l’acheteur renonce à la vente sans motif légitime après le délai de rétractation, le vendeur peut conserver cette somme en guise d’indemnisation.
Le délai entre compromis et acte définitif
La signature de l’acte authentique de vente intervient généralement entre deux et trois mois après le compromis. Ce délai permet à l’acheteur de finaliser son montage financier, d’obtenir son prêt immobilier et de lever toutes les conditions suspensives. Il laisse également au notaire le temps d’effectuer ses vérifications juridiques et de préparer l’acte définitif.
Durant cette période, le vendeur doit maintenir le bien en bon état et ne peut plus accepter d’autre offre d’achat. L’acheteur, de son côté, doit accomplir toutes les démarches nécessaires pour respecter les échéances fixées, notamment auprès des banques. La date de signature définitive est fixée d’un commun accord et mentionnée dans le compromis, avec une certaine souplesse pour s’adapter aux contraintes des parties.
Le compromis de vente représente un engagement majeur qui scelle juridiquement la transaction immobilière. Sa rédaction minutieuse, idéalement par un notaire ou un professionnel qualifié, protège les intérêts de chacun et sécurise l’opération. Prenez le temps de lire attentivement chaque clause et n’hésitez pas à poser des questions avant de signer ce document qui vous lie pour plusieurs mois.
